Pourquoi ressentons-nous tellement de la peur et l’inquiétude?

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By Marjan Biria, MSc | juillet 20, 2017 | Category Méditation & Relaxation

J’ai remarqué que presque tous nous ressentons le stress et la peur chaque jour à différents degrés. Certaines personnes les sentent beaucoup plus intensément que d’autres dans certaines circonstances. Mais pourquoi ressentons nous la peur régulièrement ? J’ai beaucoup pensé à cela parce que cela n’a aucun sens pour moi. Je pensais que nous étions  rationnels, que nous avions la capacité de penser logiquement et de trouver des solutions optimales. La plupart du temps, la raison de notre peur n’est même pas réelle ! Alors, pourquoi nous inquiétons nous autant ?

 

Lorsque  le niveau de peur que l’on éprouve est supérieur à un certain degré et si cette peur a une durée continue, on parle d’anxiété généralisée. Cet état  nécessite beaucoup plus d’attention. Cet article ne traite pas de cela.

 

Je parle de la quantité «normale» de peur ou d’inquiétude que nous vivons tous dans notre vie quotidienne. Bien que nous considérons cela «normal», parce que nous la sentons très souvent, cela peut avoir des conséquences graves pour notre bonheur [1], nos relations [2], nos performance au travail [3] et notre  santé mentale et physique. Par exemple, la diminution de la fonction immunitaire (de la cicatrisation retardée au développement et la progression du cancer) [4], la réduction du contrôle de l’attention [5], l’insomnie [6], la perte de libido [7], le risque accru d’accident vasculaire cérébral [8] et même la dépression [9] peuvent être des symptômes d’une exposition régulière à la peur. Ces raisons ne sont-elles pas suffisantes pour cesser de nous nous inquiéter autant ? Je sais que ce n’est pas facile, mais on peut essayer. 🙂

 

Qu’est-ce que c’est la peur?

Je crois que nous ressentons de la peur chaque fois que nous perdons notre sens du contrôle. Par exemple, lorsque  nous avons un délai à respecter et pensons que nous ne pouvons pas arriver à respecter ce délai (sans contrôle sur la situation) ou dans un état plus grave, lorsque  nous  pensons qu’une autre personne pourrait nous nuire et que nous ne pouvons pas contrôler son comportement. Chaque fois que nous avons de la peur ou nous nous sentons stressés, notre corps libère des hormones du stress telles que l’épinéphrine, la norepinephrine et le cortisol [10]. Au niveau du cerveau, chaque fois que nous éprouvons de la peur ou de l’inquiétude, une région appelée d’amygdale a une activation accrue [11].

 

Penser au passé ou à l’avenir

Nous nous inquiétons habituellement sur des choses qui se passeront dans le futur et nous imaginons souvent les pires scénarios. Par exemple, quelle serait la réaction d’une personne avec laquelle nous avons un problème ou comment votre patron réagirait-il lorsque vous voulez lui poser une question. Mais sérieusement, quelle est la probabilité du pire scénario ? La plupart du temps, le pire scénario a de très petites chances de se produire. Donc, je suppose que nous ne sommes pas aussi logiques quand nous le pensons.

 

Nous nous concentrons généralement sur l’avenir ou dans le passé sans réellement faire quelque chose. Nous pensons au passé et à ce qui a mal tourné et on reste là pendant trop longtemps, nous pensons à l’avenir et à tous les problèmes possibles. Et après avoir passé trop de temps dans le passé et dans le futur, nous revenons au moment présent et nous nous rendons compte que nous n’avons rien fait à propos de notre problème et nous commençons à paniquer ! Si au lieu de se perdre dans le passé et d’imaginer un avenir négatif, nous avions vraiment fait quelque chose à propos de notre peur dans le moment présent et essayé de trouver une solution, nous nous sentirions beaucoup mieux !

Vous pouvez dire: «Mais je dois penser à l’avenir parce que sinon je vais perdre mon travail» ou «si je ne pense pas à l’avenir, comment je peux planifier et vivre mieux?». Je ne dis pas que nous devrions pas penser nà l’avenir, mais simplement de ne pas y consacrer trop de temps. Ce que vous imaginez (qui est habituellement négatif) pourrait même ne pas se produire. Pensez à l’avenir, sachez ce que vous voulez, planifiez et exécutez votre plan dans le moment présent.

 

Trop concentré sur le problème

Je crois que nous restons trop concentrés sur le problème et beaucoup moins sur la solution (voire même pas du tout !), nous ne voyons que le problème et même si nous pensons à une solution, une fois que nous sommes confrontés à de nouveaux problèmes, nous sommes complètement effrayés et nous sentons abandonnés au lieu de les résoudre (la flexibilité est si importante ici).

 

Pour vous prouver que nous nous concentrons trop sur le problème, nous allons faire une chose:

• essayez d’écrire une liste des choses que vous devez faire.
• écrivez pour chacune d’elles le temps estimé (réaliste) pour sa réalisation.
• continuez à vivre votre journée comme d’habitude.
• À la fin de la journée, revenez à votre liste et essayez d’estimer le temps vous avez passer à penser faire les choses sur votre liste plutôt que de les faire.

 

J’avais fait cela il y a un moment et laissez-moi vous donner un de mes exemples. Bien que ce ne soit pas vraiment un problème, mais c’est quelque chose qui m’a causé de l’inconfort à l’époque. L’une des choses dans ma liste était « jeter les ordures » et j’avais estimé à 5 minutes de temps pour le faire. C’est un travail très simple, mais au lieu de le faire tout de suite après avoir écrit ma liste, je continuais à faire d’autres choses car je pensais que ce n’était pas aussi important. Cependant, cela a occupé une partie de mon esprit parce que chaque fois que je passais par la poubelle, je pensais « je n’ai pas encore mis les ordures, je dois me souvenir de les jeter ce soir, j’espère que je ne le vais pas oublier ». Cela a occupé une partie de mon esprit. Quand j’ai réellement mis les ordures à l’extérieur, savez-vous combien de temps cela m’a réellement pris ? Seulement 2 minutes et pas même 5 !! C’est généralement comme ça avec tous les problèmes majeurs. Nous pourrions commencer à agir sur eux une fois que nous avons une bonne solution. Mais au lieu de cela, nous continuons à nous torturer mentalement en pensant au temps que ça nous prendrait et si cela ne fonctionne pas,  nous continuons à le reporter.

 

 

Pensées négatives

Même lorsque nous connaissons la solution à notre problème, nous restons concentrés sur les choses qui pourraient se passer lors de l’exécution de la solution. Nous sommes des créatures étonnantes, n’est-ce pas ? 🙂

Nous devons être conscients que chaque problème peut être divisé en petits problèmes. Et une fois que nous le faisons, il suffit de trouver plusieurs solutions pour chacun des  petits problèmes. C’est la même chose pour les solutions. Nous pouvons diviser une solution en plusieurs étapes plus faciles. Nous ne pouvons le faire que si nous ne craignons pas une fois que nous sommes confrontés à un gros problème. La façon dont je le vois est que chaque fois que nous faisons face à un gros problème, notre cerveau veut nous protéger, nous avons tellement peur que nous cessons d’aller de l’avant (Sigmund Freud l’a appelé notre «mécanisme de défense» mental [12]). C’est comme si nous étions face à un mur, si nous restons forts et combattons notre peur pendant quelques secondes et ne l’autorisons pas à entrer dans notre esprit, nous pouvons traverser ce mur. Et derrière ce mur, il y a un monde de possibilités et de solutions. Nous nous trouvons très souvent derrière le mur des craintes et des pensées négatives ce qui nous empêche d’aller de l’avant. Savez-vous  ce qui vous aiderait à traverser ce mur de peur ?

Des affirmations positives ! Un peu d’auto-discours positif nous aiderait beaucoup ici. Même si vous vous sentez forcés à penser positivement, il suffit de le faire ! La recherche montre que les personnes positives et optimistes peuvent mieux faire face aux problèmes, avoir de meilleures relations et mieux s’occuper de leur santé. Alors que les pessimistes s’attendent à un mauvais résultat et cela leur fait ressentir de l’anxiété, de la tristesse et de la colère [13].

Rappelez-vous simplement que tout va mieux que ce que vous imaginez dans votre tête. Nous imaginons généralement le pire résultat possible et c’est pourquoi nous ressentons la peur. Si vous ne pouvez pas imaginer un résultat bon ou positif, essayez au moins d’être neutre. Parfois, si vous ne connaissez pas la réponse, passez du temps en restant calme et détendu. Dites simplement « nous ferons quelque chose » ou « juste pour aujourd’hui je ne m’inquiéterai pas » et souriez. 🙂

 

Ce qu’il faut éviter

Évitez de penser à plusieurs problèmes à la fois ou de penser aux choses que nous devons faire tout en faisant une autre tâche. Non seulement nous serons moins concentrés sur notre tâche actuelle, mais nous serons également stressés. Même un ordinateur ne peut pas exécuter plusieurs tâches au même temps. Il nous appartient comme ça parce qu’il change entre les tâches très rapidement, mais il n’effectue jamais plusieurs tâches au même temps.

 

Autres facteurs

Vous devez également savoir qu’il existe d’autres facteurs qui peuvent influencer l’anxiété et le stress que vous ressentez, tels que la privation de sommeil [14], la carence en vitamine D [15, 16] et la consommation excessive de caféine [17, 18]. Si vous pensez que vous vous inquiétez plus que d’habitude sans raison particulière, vous pourriez peut-être faire un test de sang, ajuster vos habitudes de sommeil et boire moins de café.

 

Comment penser et se comporter

– En général, nous devons être plus souples. Parfois, nous devons essayer des solutions complètement nouvelles ou même changer notre direction. Seul le plus fort peut survivre, c’est la loi de la nature! Un aspect important d’être fort est d’être flexible et de s’adapter aux changements.

– Soyez patient, car vous ne trouverez peut-être pas la solution tout de suite. Vous serez plus susceptible de la trouver une fois que vous êtes calme que lorsque vous avez peur et êtes stressé car là vous êtes plus distrait et votre attention est diminuée.

– Apprenez à retirer votre attention de ce que vous ne voulez pas. Savez ce que vous ne voulez pas et concentrez votre attention sur ce que vous voulez.

– Ne vous comparez pas aux autres, comparez-vous avec votre propre passé (oui, ici vous pouvez revenir sur  le  passé pour un petit moment :))! Lorsque vous vous comparez aux autres, vous ajoutez simplement une pression inutile et,  vous vous inquiéterez de ce qui se passera si vous pouvez échouer. En une seule circonstance, comparez-vous à d’autres personnes. Lorsque vous voulez vous sentir mieux, comparez-vous avec les personnes qui se trouvent dans une situation plus difficile que vous et sentez-vous reconnaissant pour ce que vous avez maintenant.

– Dites aux gens comment vous vous sentez et demandez du soutien. Parfois, parlez à son patron, ses collègues ou son(sa)partenaire de la façon dont nous nous sentons nous aidera incroyablement.Ils peuvent trouver de meilleures solutions et même nous soutenir dans l’exécution de ces solutions. Vous ne devez pas supporter tout le fardeau seul.

– Parfois, la seule solution est l’acceptation. Par exemple, si un être cher a une maladie en phase terminale ou si nous savons avec certitude que nous ne pouvons pas atteindre notre objectif , sentir la peur ou le stress est illogique, ne pensez-vous pas? Dans ces circonstances, les seules solutions sont de se rendre et d’accepter la situation. Une fois que vous faites cela, non seulement vous ne le craignez plus, mais vous ressentirez une tranquillité d’esprit très profonde et vous pourrez décider mieux de ce qu’il faut faire ensuite.

 

La semaine prochaine, je vais partager avec vous une technique de méditation que j’ai développée pour vous aider à faire face au stress et résoudre des problèmes.

 

J’espère que vous avez aimé cet article. Si c’est le cas , n’oubliez pas de le partager avec vos proches.

 

Avec amour 🙂

 

Marjan

 

References

 

1. Baumeister, R. F., Vohs, K. D., Aaker, J. L., & Garbinsky, E. N. (2013). Some key differences between a happy life and a meaningful life. The Journal of Positive Psychology, 8(6), 505-516.
2. Randall, A. K., & Bodenmann, G. (2009). The role of stress on close relationships and marital satisfaction. Clinical psychology review, 29(2), 105-115.
3. Motowidlo, S. J., Packard, J. S., & Manning, M. R. (1986). Occupational stress: its causes and consequences for job performance. Journal of applied psychology, 71(4), 618.
4. Marketon, J. I. W., & Glaser, R. (2008). Stress hormones and immune function. Cellular immunology, 252(1), 16-26.
5. Liston, C., McEwen, B. S., & Casey, B. J. (2009). Psychosocial stress reversibly disrupts prefrontal processing and attentional control. Proceedings of the National Academy of Sciences, 106(3), 912-917.
6. Morin, C. M., Rodrigue, S., & Ivers, H. (2003). Role of stress, arousal, and coping skills in primary insomnia. Psychosomatic medicine, 65(2), 259-267.
7. Wingfield, J. C., & Sapolsky, R. M. (2003). Reproduction and resistance to stress: when and how. Journal of neuroendocrinology, 15(8), 711-724.
8. Boden-Albala, B., & Sacco, R. L. (2000). Lifestyle factors and stroke risk: exercise, alcohol, diet, obesity, smoking, drug use, and stress. Current atherosclerosis reports, 2(2), 160-166.
9. Van Praag, H. M. (2004). Can stress cause depression?. Progress in Neuro-Psychopharmacology and Biological Psychiatry, 28(5), 891-907.
10. Tsigos, C., & Chrousos, G. P. (2002). Hypothalamic–pituitary–adrenal axis, neuroendocrine factors and stress. Journal of psychosomatic research, 53(4), 865-871.
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12. Vaillant, G. E. (1992). Ego mechanisms of defense: a guide for clinicans and researchers. American Psychiatric Pub.
13. Carver, C. S., Scheier, M. F., & Segerstrom, S. C. (2010). Optimism. Clinical psychology review, 30(7), 879-889.
14. McEwen, B. S. (2006). Sleep deprivation as a neurobiologic and physiologic stressor: allostasis and allostatic load. Metabolism, 55, S20-S23.
15. Armstrong, D. J., Meenagh, G. K., Bickle, I., Lee, A. S. H., Curran, E. S., & Finch, M. B. (2007). Vitamin D deficiency is associated with anxiety and depression in fibromyalgia. Clinical rheumatology, 26(4), 551-554.
16. Kalueff, A. V., Lou, Y. R., Laaksi, I., & Tuohimaa, P. (2004). Increased anxiety in mice lacking vitamin D receptor gene. Neuroreport, 15(8), 1271-1274.
17. Charney, D. S., Galloway, M. P., & Heninger, G. R. (1984). The effects of caffeine on plasma MHPG, subjective anxiety, autonomic symptoms and blood pressure in healthy humans. Life sciences, 35(2), 135-144.
18. Broderick, P., & Benjamín, A. B. (2004). Caffeine and psychiatric symptoms: a review. The Journal of the Oklahoma State Medical Association, 97(12), 538-542.